top of page
inspi1.jpg

Le souffle de départ...

Tout commence toujours sans prévenir, comme si les histoires se tissaient longtemps dans l’ombre et un jour, trouvaient la lumière.

Un fragment de rêve, un souvenir oublié revenu sans frapper, une phrase ou une image qui me touche... les assemblages restent toujours improbables, jamais logiques.
Je note, je griffonne, je dessine. Je laisse les idées dormir dans des carnets ou dans ma tête. Il n’y a pas de plan. Juste des éclats finissant par dessiner une forme.

L’histoire de GanaGobie a commencé un soir pendant un concert d’Arthur H.
Avant de chanter Le Chercheur d’or, il racontait avoir assisté à une lecture des Poèmes à Lou d’Apollinaire, interprétée par Marie et Jean-Louis Trintignant. Cette correspondance bouleversante entre un poète et une femme aimée l’avait profondément marqué. Dans la nuit qui avait suivi, il avait composé une chanson imaginant que Rimbaud avait échappé à la gangrène. Devenu chercheur d’or, il confiait à Marie les mots d’une autre vie.


Le lendemain, j'étais en voiture avec cette chanson en tête. Et à l'instant précis où je suis passée devant l’abbaye de Ganagobie, tout s’est 

assemblé : le titre, l’histoire, le personnage. 

La chanson avait ouvert une brèche et le récit en avait instantanément jailli.


Dans mon histoire, je parle d’un "chercheur d’or dévoré par sa montagne intérieure", une image inspirée de la chanson, transformée par mon imaginaire.

inspi6.jpg
inspi5.jpg
inspi4.jpg
L’utopie alchimique

L’idée d’un monde parfait me hante depuis longtemps. Cette utopie portée par les alchimistes : équilibre absolu, harmonie totale entre les éléments, m’a toujours semblé terrible. Angoissante, même. Car la perfection ne laisse plus de place à rien. Ni au désir, ni au manque, ni au mouvement.
Je suis convaincue qu’atteindre un idéal ou une forme de perfection rend profondément malheureux. Il n’y a plus rien à désirer, plus rien à chercher. C’est une agonie cachée sous l’apparence d’un accomplissement.

Dans Le Bazar des Étoiles, je suis partie de cette idée : Et s’ils avaient réussi ?

Et si cette société alchimique rêvée, fondée sur l’immortalité, l’équilibre, la lumière pure… avait vraiment existé ? Pour moi, ce ne pouvait être qu’une dystopie. Un monde splendide, certes, mais sans faille, sans imprévu, sans erreur. 

Donc sans vie et paradoxalement immortel.

Je crois sincèrement que la beauté et la joie n’existent que grâce à l’imperfection, de soi-même ou du monde. Ce qui touche vraiment dépasse un peu, déborde, échappe à la ligne parfaite. L’émotion surgit là où rien n’est complètement lisse. Un détail imparfait, un léger décalage, une fragilité visible, c’est cela qui vibre.
La fissure dans la pierre a inspiré les œuvres pariétales.
Le trait tremblant, l’éclat inattendu dans le regard, le flou raté … l’imperfection ouvre le monde. Elle laisse passer la lumière, l'émotion et l’imagination.

Il m’arrive aussi de ne pas réussir à dessiner ce que je décris avec les mots. Ma main n’est pas toujours docile, ni suffisamment habile. Alors je retourne au texte. Je le retouche. Une forme de modestie naît de cette limite-là. C’est la confrontation du rêve à la matière.

inspi7.jpg
Pourquoi l’alchimie ?

​Je n’ai jamais été passionnée d’alchimie. Je ne cherchais rien de ce côté-là. Je la reléguais à côté des histoires fantasques ou de la magie populaire. Au fond, je suis très "ancrée dans la terre".

Et puis, un jour, j'ai découvert un bas-relief dans la rue : une sirène à deux têtes, sculptée au XVe siècle dans une ruelle obscure de Montpellier. Cette œuvre m’a saisie. Elle m’intriguait, elle me dérangeait.
Alors j’ai commencé à chercher. J’ai lu, beaucoup. D’abord sur l’histoire de cette ville, Montpellier, dont l’université de médecine est l’une des plus anciennes d’Europe. Très vite, j’ai découvert que l’alchimie y avait laissé des traces profondes, étroitement liées à l’art de guérir.
J’ai écrit à des auteurs, rencontré des alchimistes contemporains, testé les bases de l'achimie opérative. Un travail de fourmi, mené patiemment, sur plusieurs années.

Et j’ai découvert un monde immense, ancien et vivant à la fois. Une langue cachée, symbolique, où tout parle d’évolution et de lumière. Une proto-science mêlée à de la philosophie. Une vision du monde où rien ne reste figé : tout est passage, recomposition, lente transmutation.

L’alchimie n’est pas une réponse, c’est une manière de poser les questions autrement. Elle invite à regarder ce qui change, ce qui meurt et renaît, en soi comme dans la nature.

J’y ai trouvé une nouvelle manière de voir le monde… avec poésie.

bandeau site marchande.jpg
bottom of page